Un sellier-garnisseur automobile a pour mission d’habiller les sièges, les volants et les panneaux de porte avec une grande précision. Entre découpe du cuir, garnissage de mousse et couture à la main ou à la machine, chaque geste de ce professionnel a pour but d’offrir confort, sécurité et élégance aux voitures. En l’absence d’un apprentissage méthodique des techniques et des matériaux, il lui est impossible d’atteindre la qualité attendue dans le secteur de l’automobile.
Un savoir-faire qui façonne l’habitacle
Les travaux de sellerie dans le domaine de l’automobile ne se limitent pas à recouvrir un siège. Le sellier-garnisseur en charge de l’opération doit restaurer le style, le design et le confort des différents éléments, tels que l’assise ou le dossier. Ce professionnel doit mêler sens esthétique et rigueur industrielle.
Dans le cas où il doit réparer l’assise de siège de Renault Kangoo, par exemple, la tension du cuir pleine fleur et le piquage d’une surpiqûre doivent faire l’objet d’une attention particulière pour que le propriétaire puisse retrouver l’identité et le style de l’habitacle de son automobile. Pour garantir des résultats à la hauteur des exigences de ces clients, le sellier-garnisseur doit maîtriser parfaitement des méthodes manuelles spécifiques, mais aussi des machines numériques capables de découper avec une grande précision et réaliser un contrôle visuel pour repérer le moindre défaut.
Un métier d’excellence qui conjugue tradition et innovation
Le métier de sellier‐garnisseur combine deux mondes, à savoir la tradition séculaire de la maroquinerie et l’innovation des matériaux composites. Les gestes hérités des carrossiers d’antan côtoient la modélisation 3D et le patronage numérique, indispensables pour répondre aux normes de sécurité et aux exigences des clients.
D’autre part, le sellier-garnisseur doit être en mesure de choisir les matériaux les mieux adaptés. Cuir pleine fleur, alcantara recyclé ou textiles intelligents avec régulation de température, il peut allier diverses matières nobles et innovantes pour améliorer, entre autres, l’acoustique, l’ergonomie et la durabilité.
Pour acquérir cette expertise, le sellier-garnisseur doit suivre des formations spécifiques, mais également travailler sur de nombreux projets.

La formation de sellier-garnisseur automobile : parcours et certifications
Le métier de sellier-garnisseur exige la maîtrise de nombreuses techniques : patronage, fabrication de mousse, couture sellier, collage sans solvants, gestion de projet en entreprise, etc.
Plusieurs solutions s’offrent à ceux qui souhaitent exercer ce métier :
- CAP Sellier garnisseur : accessible après la 3ᵉ, il pose les bases (lecture de plans, montage de garnissage, respect des normes feu, etc.).
- Titres professionnels AFPA : destinées aux adultes en reconversion, ces formations intensives peuvent être financées par le CPF et alternent théorie et immersion dans un atelier.
- Bac pro Métiers du cuir-option sellerie générale : pour ceux qui visent des postes de technicien ou un cursus supérieur en design d’intérieur dans le domaine de l’automobile.
Dans les meilleurs centres de formation, l’alternance reste la meilleure solution. L’apprenti sellier-garnisseur passe deux semaines à l’école et deux semaines en atelier, durant lesquelles il travaille, par exemple, sur la réfection d’une banquette de cabriolet ou sur la série limitée d’un utilitaire électrique.
Parmi les modules incontournables lors des formations en sellerie, on peut citer :
- Conception et patronage numérique : transformer la 3D en gabarits millimétrés.
- Garnissage et ergonomie : sculpter la mousse pour épouser la morphologie humaine et absorber les vibrations.
- Couture et finitions : de la surpiqûre sellier au matelassage, chaque technique doit être maîtrisée à la perfection pour que le sellier-garnisseur puisse fournir des résultats de grande qualité à ses futurs clients.
Du centre de formation à l’atelier : immersion dans un savoir-faire de précision
Le premier projet est une étape importante pour un sellier-garnisseur. Dans un petit atelier familial ou le pôle sellerie d’un constructeur premium, le salarié devient chef d’orchestre de la personnalisation intérieure.
Lors de la réalisation du projet, le sellier-garnisseur :
- Diagnostique l’état d’un siège et anticipe l’usure des fixations ;
- Prépare les gabarits, puis découpe le cuir avec une lame affûtée comme un rasoir ;
- Assemble et tend la garniture pour éviter tout plissement ;
- Vérifie la conformité, installe l’équipement dans l’automobile et teste chaque réglage.
Chaque minute compte pour le salarié, tout comme chaque détail.
Opportunités d’emploi : quand la sellerie devient un passeport
La demande ne faiblit pas dans le secteur de la sellerie. Restauration de voitures de collection, personnalisation de flottes VIP ou production en série de sièges haut de gamme, le marché recherche des profils polyvalents.
Un sellier-garnisseur fraîchement diplômé débute généralement comme salarié d’atelier indépendant ou de groupe industriel. Il peut ensuite évoluer vers la coordination de projets. Le CPF soutient les montées en compétences et contribue à dynamiser les métiers de l’artisanat.
Pour un sellier-garnisseur désireux de répondre à certaines demandes spécifiques, il est possible de se spécialiser dans les écomatériaux (chanvre enduit de résine biosourcée pour réduire l’empreinte carbone) ou le rétrofit haut de gamme.
Qu’il s’agisse de véhicules historiques ou de navettes autonomes, le sellier-garnisseur doit travailler en collaboration avec des designers, des ingénieurs et des clients particulièrement exigeants.


